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Les années Pro D2

Une saison, six tournants

Les joueurs incontournables

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Le sacre

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Palmarès

Victoire(s)  

Chronique d'un succès

1928 • Bouclier de Brennus

La Section décroche son premier titre de champion de France face à Quillan (6-4) à Toulouse.

1939 • Trophée Yves du Manoir

Les Palois remportent ce trophée pour la première fois en battant Toulon (5-0) à Bordeaux.

La Section remporte son deuxième titre de champion de France face à Lourdes (11-0), au Parc des Princes à Paris.

1946 • Bouclier de Brennus

1952 • Trophée Yves du Manoir

Pau finit en tête d’une poule de quatre équipes pour gagner ce trophée : Montferrand, Bayonne, Racing, et donc Pau.

1964 • Bouclier de Brennus 

Troisième et dernier titre de champion de France palois obtenu face à Béziers (14-0) à Toulouse.

1997 • Challenge Yves du Manoir

Troisième challenge Yves du Manoir pour la Section qui bat Bourgoin (13-11) à Nîmes.

2000 • Challenge européen

Pau remporte cette « petite » coupe d’Europe au détriment de Castres (34-21), à Toulouse.

La Section décroche le titre, mais surtout la montée en Top 14, en ayant occupé la première place depuis la 2e journée.

2015 • Champion de France Pro D2

Après avoir échoué pendant trois ans au stade des phases finales, la Section Paloise a régné en maître sur ce championnat pour finalement s’offrir le titre de champion

Ce sont sans doute les fruits du travail et du talent des hommes. À moins que la chance et le hasard s’en soient mêlés… Il y a sans doute un peu de tout cela dans la saison que les Palois viennent d’accomplir. Toujours est-il que si la Section a enfin réussi à s’extirper d’une deuxième division au doux air de purgatoire, à l’issue de cette saison, c’est forcément parce qu’elle a bénéficié d’un rare alignement d’étoiles : la conjonction de tous ces facteurs en même temps. Et cela au même titre que tous les champions de Pro D2 qui l’ont précédé.

 

Ce propos introductif n’incite en aucun cas à minimiser le mérite de l’équipe de Simon Mannix. Leaders depuis la deuxième journée, auteurs d’un début de saison canon qui les a vus enchaîner huit succès de rang – un nouveau record en la matière – les Palois ont régné en maîtres sur cette saison. Et cela malgré les scories – défaites de cinquante points à Colomiers, et dans le derby des Pyrénées à domicile… – qui ont entaché leur copie. Comment ont-ils réalisé ce tour de force, sans pour autant disposer du plus gros budget de la division (1) ? Petite chronique du retour de la Section en Top 14…

 

1. Simon Mannix ou la réussite d’une greffe

 

Il est impensable de parler de la réussite paloise sans évoquer un homme, Simon Mannix. Lors de son arrivée, en juin dernier, le manager néo-zélandais affirmait se lancer un pari : après avoir officié pendant plusieurs saisons en tant que membre d’un staff, que ce soit au Racing ou au Munster, il allait en prendre les commandes. Est-il utile de préciser qu’il l’a remporté haut la main ?

 

Simon Mannix n’a pas tout chamboulé, même s’il a simplifié par petites touches le jeu palois tout en conservant sa propension au jeu. Au lieu de cela, il a répété à l’envi son intention de s’appuyer sur le travail réalisé par Joël Rey et David Aucagne, les deux entraîneurs avec lesquels la Section venait de disputer deux finales d’accession (contre Mont-de-Marsan et Brive) et une demi-finale (à La Rochelle). C’est plus sur les méthodes de travail qu’il a influé. De quoi susciter l’étonnement dans ses propres rangs a admis un joueur tel que Jean Bouilhou : « On passe très peu de temps à l’entraînement. On ne répète pas éternellement les exercices, c’est peut-être pour cela qu’on reste frais. »

 

Ajoutez à cela un effet inconscient pointé du doigt par Joël Rey – « J’ai connu ça lorsque j’étais joueur, lorsqu’un nouveau patron arrive, tout le monde marche au garde à vous » – et vous obtiendrez une des clés majeures de la réussite de la Section. Aujourd’hui plus que jamais, les dirigeants palois se félicitent de leur choix : « On est content d’avoir pris notre temps pour attendre quelqu’un tel que Simon alors que tout le monde nous pressait de nous dépêcher », savoure Yannick Le Garrérès.

 

2. Les outils de la méthode

 

Mais malgré toutes ses qualités, Simon Mannix n’a pas tout fait tout seul. Le manager néo-zélandais est arrivé avec de solides arguments dans ses valises. Et notamment l’Irlandais Elliot Corcoran, qui était l’un des analystes du Munster, chargé de les mettre en musique. « Avec l’arrivée de Simon, mais aussi celle d’Elliot, on a changé d’ère, assure Yannick Le Garrérès. Que ce soit dans la gestion des datas et grâce au GPS. » Sans oublier la vidéo, que ce soit en match ou à l’entraînement, et les ordinateurs dont les joueurs sont désormais équipés.

 

Des outils inédits à Pau qui ont permis de rationaliser l’entraînement. Et qui ont également permis d’exaucer l’un des vœux de Simon Mannix lors de son arrivée : « Même si on est en Pro D2, on doit s’entraîner comme un club de Top 14. » Un point qui aura certainement permis de faire la différence alors que précédemment, comme se plaisait à le remarquer un Joël Rey narquois, « les GPS étaient dans les voitures à Pau. » Ils ont en tout cas permis à Pau de retrouver la route du Top 14.

 

3. Les joueurs qui ont tout changé

 

Mais que seraient les managers et les outils sans les joueurs ? Si la Section a enfilé le costume d’épouvantail cette saison, c’est aussi parce qu’elle a insufflé une qualité supérieure dans son vestiaire. A un effectif déjà taillé pour jouer le haut de tableau de Pro D2, les dirigeants ont ajouté des « Tops joueurs » capables de lui permettre de jouer la montée.

 

Est-il réellement utile de souligner l’apport d’un James Coughlan ? L’ancien troisième ligne centre du Munster, arrivé dans les valises de Simon Mannix, a étalé sa classe sur tous les terrains de Pro D2. Il émarge au rang des meilleurs éléments de la division. A ses côtés, apparaît Jean Bouilhou. Le troisième ligne aile, après avoir eu une période d’adaptation la saison dernière, a répété avoir retrouvé le plaisir de jouer : ça s’est vu. Ces tauliers ont trouvé leurs lieutenants : le talonneur Vincent Campo, le deuxième ligne Abdellatif Boutaty et le centre Damien Traille qui ont contribué, malgré leurs blessures, à imposer la loi du leader.

 

Et ce n’est pas tout, puisque dans le sillage de ces recrues, des joueurs déjà présents dans le vestiaire de la Section depuis plusieurs saisons se sont révélés, pour ne pas dire réveillés. C’est le cas du centre et capitaine Julien Fumat, qui est apparu au rang des incontournables, ou encore du deuxième ligne néo-zélandais Daniel Ramsay, qui a semblé transfiguré par l’arrivée d’un compatriote à la tête de l’équipe.

 

(1) Avec 11,06 M€, Perpignan et Biarritz affichaient les plus gros budgets.

C'est déjà demain

Depuis plusieurs mois déjà, le club se prépare pour son retour en Top 14

Les dirigeants de la Section n’ont pas attendu d’être officiellement sacrés pour plancher sur la préparation de la prochaine saison. Depuis plusieurs mois déjà, ils planifient avec soin la remontée du club en Top 14. Ils auraient même pu s’y mettre avant si l’équipe ne s’était pas pris les pieds dans le tapis face à Tarbes à domicile, en décembre dernier. Au final, cet épisode n’aura été qu’un simple contre-temps comme le signifie le président de la Section Bernard Pontneau : « Dès janvier dernier, on était peut-être plus proche du Top 14 que certains qui y évoluaient cette année et qui n’étaient vraiment pas sûrs de se maintenir. »

 

Plusieurs éléments prouvent que, malgré les dénégations qu’ils ont multipliées, les Palois ont très vite basculé sur la préparation de la saison suivante. L’annonce de la signature de Conrad Smith tout d’abord, au début du mois de février dernier. L’équipe de Simon Mannix était encore bien loin de la ligne d’arrivée à ce moment-là, mais il fallait, outre le talent du joueur, déjà envoyer un signal fort aux joueurs courtisés et aux partenaires. Quoi de mieux pour cela que le recrutement d’un centre All Black champion du monde en 2011. 

 

​Quels joueurs, quels moyens

 

Autre tournant, l’annonce de Total, par la voix de Patrick Pouyanné, directeur général du groupe pétrolier, de multiplier quasiment par deux son partenariat : l’enveloppe que l’entreprise alloue au club béarnais est ainsi passée de 2,5 à 4,5 M €. Une telle décision ne s’est pas faite sans une longue négociation alors que le contrat triennal qui liait la Section à son partenaire majeur arrivait à expiration.

 

Grâce à cela, les Palois bénéficieront d’un budget de 15M€, dont 6,5 M€ seront consacrés à la masse salariale. Si seuls Brive, Oyonnax et La Rochelle disposent de moins de moyens cette saison, cela reste suffisamment conséquent pour que la Section ait fait le buzz dans la rubrique transfert ces derniers mois. Simon Mannix n’aura pas réussi pour autant à mettre la main sur tous les internationaux qu’il avait ciblé, mais ses prises restent suffisamment belles pour que le promu béarnais suscite déjà des regards méfiants de la part des pensionnaires du Top 14.

 

A des valeurs confirmées telles que Damien Traille, James Coughlan, Abdellatif Boutaty ou encore Jean Bouilhou vont venir s’ajouter les All Blacks Conrad Smith et Colin Slade. Mais aussi l’ancien international Julien Pierre (ASM) en deuxième ligne, le demi de mêlée Thierry Lacrampe (ASM), le troisième ligne Sean Dougall (Munster), l’ouvreur ou arrière Charly Malié (Montauban), le talonneur Thomas Bianchin (Montpellier), le pilier droit Chris King (Montpellier), l'ailier fidjien Ratuvou (Lyon). D’autres pourraient les rejoindre, comme l'ailier fidjien Votu (Perpignan), ou encore le pilier droit Murray (Glasgow). Le nom de Steyn (Sharks) circule toujours. 

 

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Photo David Le Deodic

Le budget des clubs en Top 14


Heureux pour la Section

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En bonus : les archives de Sud Ouest

En bonus : les archives de Sud Ouest

En bonus : les archives de Sud Ouest

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En bonus : les archives de Sud Ouest

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Chez les acteurs du Top 14 comme chez les anciens Palois, le sacre de la Section, le 11 avril face à Montauban, ne laisse pas indifférent.

Cliquez sur les images pour lire les réactions

(et cliquez à nouveau pour les faire disparaître)

Philippe Bernat-Salles.

Le « Lévrier d’Idron » a connu les belles années de la Section Paloise au cœur des années 90. « Comme tout le monde, je suis très heureux de ce retour de la Section dans l’élite. Heureux pour le club, les dirigeants, les supporters qui ont connu pal mal de galères »


« Le Top 14 est difficile, c’est une autre intensité que la Pro D2 mais tout le monde a sa chance, il n’y a qu’à voir Oyonnax cette saison. On peut voir, à travers le cv des recrues que les choses sont faites pour avancer. Et il s’est créé une alchimie à la Section cette saison, avec un staff qui fonctionne bien ensemble. Ça peut être un atout pour réussir  dans l’élite »

Imanol Harinordoquy 

Le joueur a quitté Pau deux saisons avant que le club ne tombe en Pro D2, en 2006.

« Ce fut compliqué, il a fallu dix ans, rappelle le troisième ligne du Stade Toulousain. Mais les dernières saisons, avec deux finales perdues, ont montré que Pau n’était plus très loin. Je suis le premier heureux pour la Section. J’y ai passé cinq ans. C’est le club où j’ai grandi comme rugbyman professionnel, où j’ai connu mes premières sélections. Ce club m’a donné envie de continuer dans la voie du rugby professionnel. Il m’a rassuré par rapport à ce contexte, en conservant un fonctionnement familial. J’ai joué avec Rey, Cléda, Triep-Capdeville, Agueb. Aujourd’hui, je ne connais plus de joueur, si ce n’est Damien (Traille), le seul de ma génération. Mais je connais bien Aucagne, Rey, Cistacq. Pau est une ville qui aime le rugby et c’est bien que la Section retrouve le Top 14 ». 

Thibault Lassalle

Le deuxième ligne d’Oyonnax est « heureux que le club monte, et notamment pour les joueurs. Je pense à l’Aspois Geoffrey Moïse qui porte haut les couleur de Bedous, c’est sympa. Je pense également aux joueurs tels que Mathieu Acebes, Julien Fumat, et Mickaël Drouard qui sont là depuis longtemps. Ils sont en train de vivre un grand bonheur, et c’en est un aussi pour tout le Béarn. Ce qui va arriver, le Top 14, c’est énorme. Je n’ai jamais joué à Pau, mais plus jeune, j’ai pris du plaisir à aller voir les matchs au stade avec mon père. J’étais petit quand la Section a connu ses grandes heures. La Section doit être une locomotive pour le Béarn et ses alentours, la Bigorre et les Landes. Je ne sais pas si la place de la Section est en Top 14, ce sera à elle de le démontrer, mais elle a les structures et les moyens pour se maintenir à ce niveau. Mais il ne faut pas oublier que le Top 14 est un championnat redoutable ».


Julien Dumora

Le Top 14, Julien Dumora l’a fréquenté une saison à Toulon et cette année à Castres. Quand il portait le maillot de la Section (2006-2011), c’était en Pro D2. Alors cette montée, il en connait le prix.  « Je suis très content pour la Section par rapport au nombre d’années qu’elle vient de passer en Pro D2, mais aussi pour la ville, la région et les supporteurs. J’ai commencé à jouer à Pau  alors que j’étais cadets : je me rappelle des grandes années entre 1999 et le début des années 2000. Je regardais cette équipe depuis les tribunes. J’aimais beaucoup des joueurs tels que Nicolas Brusque ou Philippe Bernat-Salles. Ce n’est pas un regret de ne pas vivre cette saison, parce que je vis ma carrière loin de Pau désormais, mais c’est vrai, cela m’aurait fait plaisir de vivre cette aventure. Je suis également très content pour un joueur comme Julien Fumat avec qui je suis très ami ».

Fabrice Collazzo

L'entraîneur de La Rochelle se dit « content de voir que la méthode Simon Mannix a pris. Je le connais particulièrement, puisque j’ai joué avec lui et qu’il m’a même entraîné. C’est quelqu’un que j’apprécie. C’est un parcours de champion, à la Oyo, à la Grenoble… Ce sont des équipes qui prennent le pouvoir d’entrée et qui le maintiennent. Pour le faire en Pro D2, il faut s’envoyer. Mais maintenir la cadence, garder les mecs sous pression. Même si elle a pris deux ou trois coups de chaud, la Section a tracé un parcours sans équivoque, du début jusqu’à la fin ».

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Clubs en Top 14 en 2005-2006

Clubs en Top 14 en 2014-2015

La France du rugby a changé

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(en millions d'euros)

Yannick Le Garrérès, vice-président de la Section