Victoire(s)
Les années Pro D2
Une saison, six tournants
Les joueurs incontournables
Le sacre
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Sectionniste de toujours, l’entraîneur des avants est sur le banc depuis 2008.
Il livre son regard sur les neuf années que son club a passées en Pro D2
Dans les yeux de Joël Rey
Relégation : la saison d'après
Saison 2006 - 2007
« Chaque année, je répète la même chose lorsque je vois une équipe descendre : il lui faut du temps pour digérer. Pour certains, trois ou quatre mois sont nécessaires. Pour la Section, il a fallu plusieurs années. C’est difficile pour moi de m’exprimer, parce que je n’étais pas dans le sportif. Mais j’ai le souvenir d’une saison compliquée avec des problèmes financiers. Il y avait eu beaucoup de changements dans l’effectif : est-ce que tous les joueurs étaient acquis à la cause ? En ce qui me concerne, j’étais en charge des Crabos : il y avait notamment dans cette équipe des joueurs tels Julien Fumat, qui a fait ses premiers matchs en première, Mickaël Drouard ou encore Sébastien Torresin. On avait obtenu le dernier titre chez les jeunes. On a l’habitude de dire que quand les choses vont mal, ce sont les jeunes qui remettent le bateau à flot. »
Classement : 8e
Saison 2007 - 2008
Et Bernard Pontneau arrive aux affaires
« C’est l’année où Bernard Pontneau arrive à la présidence en cours de saison à la place de Joachim Alvarez : il faut rendre hommage à ce dernier. S’il n’y avait pas eu des gens comme lui dans le club à cette époque, il aurait fini en Fédérale 1. Je me souviens que lorsque Bernard est arrivé, c’est aussi la première fois qu’il m’a engueulé parce que j’avais refusé de prendre l’entraînement. Il avait dit à l’époque : ‘‘Je prends la présidence, mais tu seras mon bras droit.’’ Ma femme m’avait demandé à l’époque ce que je faisais (rires). Bernard Pontneau, dès son arrivée, avait su prendre un certain nombre de décisions qui ont mené le club là où il en est aujourd’hui. Cette saison-là, la Section finit en milieu de tableau, mais les choses auraient très bien pu se gâter, ça n’a pas été simple. »
Classement : 10e
Saison 2008 - 2009
Joël Rey intègre le staff
de la Section
« C’est l’année où j’intègre le staff. Je rejoins Conrad Stoltz, qui en faisait déjà partie depuis la saison précédente. D’entrée, on a eu beaucoup de pression. Cette année-là, on termine huitième mais comme souvent, entre cette place et celles qui sont qualificatives, il n’y a pas tant d’écart (Ndlr, Pau a terminé à 13 points de la cinquième place). Je pense qu’on est en mesure de se qualifier, jusqu’à un match à domicile contre Bordeaux-Bègles (22-27, 24e journée) qu’on perd sur une interception. Cette saison-là, c’est le Racing-Métro de Berbizier et Mannix (sourire) qui est champion mais on avait réussi à les battre au Hameau. Au lieu de finir cinquième, on termine huitième. Cette fois encore, l’année avait été marquée par des problèmes financiers. En cours de saison, tous les salaires avaient été baissés de 5 %. Je suis tout de suite entré dans le vif du sujet. »
Classement : 8e
Saison 2009 - 2010
La première qualification à Auch
« À mon sens, c’est à partir de là qu’un groupe commence à se mettre en place. Il y avait des joueurs comme Philippe Guicherd, André Hough, Julien Fumat, Mickaël Drouard, Julien Jacquot… Il y avait déjà une belle ossature. Je ne sais pas si on était fabuleux dans le jeu (il fait la moue)… Mais les joueurs ont tout de même été capables de s’arracher pour aller chercher la qualification à Auch lors de la dernière journée. On avait fini la saison sur six victoires de suite pour réussir à la décrocher.
Mon regret finalement lors de cette saison, c’est que l’aboutissement ça n’a justement été que la qualification. On s’est arrêté avant même la demi-finale contre Lyon. Le week-end avant de se déplacer là-bas, ça avait été les fêtes de Pampelune au Hameau. Il faut dire que ça faisait déjà quatre ans qu’on était dans le dur dans cette Pro D2 et cette qualification faisait beaucoup de bien. »
Classement : 5e
En demi-finale : défaite à Lyon, 29-13.
Saison 2010 - 2011
Le départ de Thierry Cléda
Saison 2011 - 2012
La finale en travers de la gorge
« Cette saison, c’est d’abord l’arrivée dans le staff de Coco (David Aucagne). Depuis qu’on avait joué ensemble, je voulais bosser avec lui. En début de saison, on a modifié notre manière de jouer. Coco m’a amené un état d’esprit différent : il m’a rebousté alors que j’en avais besoin. Je me rappelle d’une fin de saison de feu, avec une demi-finale à la maison contre La Rochelle fabuleuse : ça avait envoyé du jeu (Ndlr, victoire de la Section, 16-14). L’engouement qui est né en ville m’a marqué également.
Mon grand regret, ça reste la finale face aux Montois (défaite, 20-29). Je pense qu’on pouvait largement les battre : cette finale était pour nous… Mais les Montois ont bien joué le coup. J’ai eu beaucoup de mal à avaler cette défaite : le soir, j’étais rentré chez moi à 23 h 30. »
Classement : 2e
En finale : défaite 20-29 contre Mont-de-Marsan.
Saison 2012 - 2013
A Biarritz, un succès au goût de revanche
La qualification au Hameau
« On avait commencé à amener de la qualité, avec les joueurs qu’il nous fallait à certains postes. Malgré tout, j’ai le souvenir d’une saison laborieuse. Devant, il y avait Oyonnax qui était très solide, et derrière, il avait fallu composer avec le retour des Brivistes lors de la deuxième phase. Eux, ils n’ont mis que cinq mois à digérer la relégation ! Le résultat de la finale est logique : la preuve, aujourd’hui encore, ils ont gardé 80 % de l’effectif de l’époque.
Ce que je veux retenir, c’est la demi-finale au Hameau qu’on a disputée une nouvelle fois contre La Rochelle (Ndlr, victoire 30-16). C’est un super moment : il y avait eu du jeu et des histoires à l’ancienne (Ndlr, plusieurs bagarres avaient éclaté). On va me dire que c’est bête, mais c’est pour toutes ces raisons qu’on se souviendra de ce match. Alors bien sûr, la déception a été énorme après la finale, mais c’est comme ça que ça se passe lorsqu’il y a de l’engouement. »
Classement : 3e
En finale : défaite 30-10 contre Brive
Saison 2013 - 2014
La claque contre les Rochelais
« Mon regret lors de cette saison, c’est la défaite qu’on concède à domicile contre La Rochelle (18-19, 5e journée). On avait des problèmes avec beaucoup de joueurs blessés. Il y avait eu en plus l’histoire à Lyon avec Daniel Ramsay et Afusipa Taumoepeau (Ndlr, les deux avaient été agressés lors d’une sortie nocturne). C’étaient des joueurs importants, ça nous a plombés. Avec Coco (Ndlr, Aucagne), on avait beaucoup de choses à régler qui n’avaient rien à voir avec le sportif : on ne peut pas s’occuper du bus, du déplacement, de la pelouse, des problèmes des joueurs, du recrutement et être précis dans ce qu’on fait. Coco voulait déjà un manager en début de saison. Je n’étais pas trop chaud au début, mais dès le mois d’octobre, j’étais totalement convaincu. J’ai eu parfois plus l’impression d’être une assistante sociale.
Cette défaite contre les Rochelais illustre tous ces problèmes. Le jeudi, je n’avais toujours pas eu le temps de visionner les images de cette équipe. Après, il y a eu des faits de jeu : on prend des cartons après avoir été en supériorité numérique et Loann Goujon, qui est maintenant en équipe de France, avait percé sur 50 m pour amener leur essai. On a traîné cette défaite comme un boulet. »
Classement : 4e
En demi-finale : défaite 35-18 contre La Rochelle
Saison 2014 - 2015
« Le match à Biarritz (Ndlr, victoire 20-0) restera comme un des grands moments de cette saison. Quand tu t’es fait piller pendant des années, avec nos meilleurs joueurs qui sont partis là-bas quand nous étions en difficulté, ce genre de victoire fait du bien. Je peux dire que la bière que j’ai bue ce soir là avait bon goût. Je dis cela, mais je n’ai rien contre Biarritz : mais cette victoire marque le retour de la Section.
« On n’était pas au Smic avec David : on avait des moyens. Mais l’arrivée de Simon (Mannix) a changé les choses. De la même manière que lorsque David est arrivé, cela m’a complètement relancé. David m’avait apporté ce qui se faisait en équipe de France des moins de 20 ans, Simon ce qui se faisait à l’étranger et en Nouvelle-Zélande. Sans bouger du Boulevard des Pyrénées, j’ai vu ce qui se faisait dans le monde du rugby. »
Classement : Champion de France de Pro D2.
Première apparition avec les pros pour Julien Fumat. Archives Jean-Louis Duzert
Alvarez cède la présidence à Pontneau. Archives Guillaume Bonnaud
Joël Rey, devant l'entraîneur des arrières de l'époque, Conrad Stoltz, lors de la défaite contre l'UBB.
Archives Jean-Louis Duzert
La joie des Palois sur le terrain d'Auch. Archives Michel Amat
Thierry Cléda vit sa dernière saison à la Section.
Archives Guillaume Bonnaud
Hiriart et Thuéry, abattus à Chaban-Delmas. Archives David Le Deodic
La joie d'Acebes et Monzeglio à l'issue de la finale.
Archives David Le Deodic
Toute la déception de
Julien Jacquot.
Archives David Le Deodic
Jacquot, soutenu par Fumat et Drouard, réalise un tour de force à Biarritz. Photo Jean-Daniel Chopin
« Là encore, c’est une année particulière. Rugbystiquement, le groupe était fort. Mais le souci, c’est qu’il y a eu ce qu’on pourrait appeler des dommages collatéraux dans le groupe : il y a eu de soucis entre le staff et les joueurs.En plus, on avait perdu l’un de nos leaders, Philippe Guicherd. Malgré tout, on ne finit pas loin il me semble (Ndlr, Pau finit à 5 points de la cinquième place). Cette année là avait été bizarre : on avait gagné six matchs à l’extérieur, mais on en avait perdu presque autant à domicile. Le Hameau n’était plus notre jardin. À la fin, il y a donc eu les départs de Thierry Cléda (manager à l’époque), de Conrad Stoltz… Je suis le seul à être resté. Il y a aussi un joueur de chez nous, Greg Puyo, qui est parti. Le départ de Thierry Cléda m’a particulièrement marqué parce qu’il reste quelqu’un d’important pour moi pour tout ce qu’on a vécu sur le terrain. On ne peut pas oublier des choses comme ça. »
Classement : 9e
Photo David Le Deodic
Et aussi...
Le regard de Jean-Charles Cistacq, 3/4 centre palois (2000-2007).
Il a disputé la denière saison de Section en Top 14
