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Victoire(s)

Les années Pro D2  

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Le sacre

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Jean Bouilhou, prophète en son pays

Le troisième ligne, formé à Pau, est revenu à la Section il y a deux ans après avoir construit sa carrière à Toulouse.

Un pari gagnant

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Ses titres 


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Soit le nombre de boucliers de Brennus qu’il a remporté avec le Stade Toulousain en 2001, 2008, 2011 et 2012. Il a perdu en finale en 2003 et 2006 face au Stade Français et Biarritz.


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Soit le nombre de HCup (Coupe d’Europe) qu’il a brandi encore une fois sous le maillot toulousain (2003, 2005, 2010). Il a perdu en finale en 2004 et 2008 face aux Wasps et au Munster.


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C’est le  titre qu’il lui manquait en club : il vient d’être sacré champion de France de Pro D2.

Evoquer Jean Bouilhou, cela pourrait d’abord se résumer à une énumération. Celle des huit titres qu’il a glanés tout au long d’une immense carrière, sans doute l’une des plus prolifiques du rugby français en club. Tant et si bien que Philippe Dintrans, talonneur aux 51 sélections en équipe de France et qui est accessoirement son beau-père, lui a soufflé cette confidence : « J’échangerais bien quelques-unes de mes sélections contre l’un de tes Brennus. »


S’il ne compte que deux sélections sous le maillot bleu, le troisième ligne originaire de Pau a en effet gagné presque tous les trophées du rugby français. Le dernier, celui de champion de Pro D2 qu’il vient d’accrocher à son tableau de chasse, n’est sans doute pas le plus prestigieux. Pourtant, il restera comme celui qui a permis à son club formateur de retrouver sa place dans l’élite du rugby français. Tout sauf anodin.


Mais résumer Jean Bouilhou à des lignes sur un CV serait bien réducteur. Micro à la main, Yannick Le Garrérès a tenté de le faire comprendre en ces termes en mars dernier : « Je retiens l’exemple qu’il est pour les jeunes, l’exemple qu’il a été dans le vestiaire : il nous a donné des leçons à tous. Bernard (Ndlr, Pontneau) a dit qu’il donnait. C’est vrai et c’est un plaisir d’avoir reçu d’un tel joueur. »


Discrétion et humilité


Il est vrai que son apport est immense, même si le troisième ligne fait tout pour le cacher sous une montagne de discrétion et d’humilité. Jean Bouilhou fait partie de cette catégorie de joueurs toujours bien placés et au geste toujours juste. Joël Rey sourit : « C’est bien simple, si vous regardez bien, vous observerez qu’il est toujours là où est le jeu. C’est l’intelligence même. »


Et l’entraîneur des avants d’ajouter : « L’an dernier déjà (Ndlr, lorsque la Section a été battue à La Rochelle en demi-finale, 35-18), il avait été énorme. La saison avait été difficile, mais il avait été l’une des poutres de notre collectif. Ce qu’il fait cette saison n’est que la confirmation de ce que je pense. »


L’intéressé ne boude pas son plaisir. Au moins de janvier dernier, il avouait avoir retrouvé un entrain qui lui avait parfois fait défaut lors de sa première saison à Pau : « C’était une année de transition, j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. On décrochait des victoires, mais on avait toujours l’impression de pouvoir faire mieux : il y avait de la frustration. »


Par la grâce des victoires, et peut-être d’un accent néo-zélandais, elle s’est volatilisée : « J’apprécie vraiment d’être entraîné par quelqu’un qui possède une autre culture de jeu. » Simon Mannix privilégiant la récupération au temps passé sur les terrains d’entraînement, Jean Bouilhou a retrouvé une fraîcheur physique qui, à 36 ans, pourrait lui permettre de replonger dans un Top 14 qu’il pensait sans doute avoir définitivement quitté en même temps que Toulouse. La boucle sera ainsi bouclée.


Avant de revenir en Béarn, le troisième ligne était l’un des fils prodigues de la Section qui avait réussi à se faire un nom dans un exil doré. Désormais, Jean Bouilhou est devenu prophète en son pays, et cela même si le club béarnais n’occupe plus le devant de la scène. Ce n’est sans doute pas ce qui a guidé ses pas. Celui qui exècre toute idée de starification rejettera sans doute ce constat. En vain.


Joël Rey, Béarnais de toujours, lui accorde une place au panthéon des géants de la Section : « J’ai eu la chance de jouer avec Laurent Cabannes, de voir débuter Imanol Harinordoquy. Mon plus grand regret, c’est de n’avoir jamais joué avec Jean. » Bel hommage.

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Photo David Le Deodic

Photo Luke Laissac

Traille, un plaisir tronqué

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Cela aurait pu –  ou du – être sa saison. Difficile en effet de trouver un plus beau symbole que cela : le retour du centre international aux 86 sélections dans son club formateur qui coïncide avec celui de la Section en Top 14. Une véritable success story. Une de plus pour ce joueur originaire de Nay, double champion de France sous le maillot du Biarritz Olympique (2005, 2006).


Pourtant, le déroulement de cette saison lui laissera certainement des regrets. Après avoir disputé les neuf premiers matchs de la saison, en faisant étalage de sa technique et de sa vision de jeu, Damien Traille a été coupé en plein élan par une blessure au genou. Cela doublé à une erreur administrative qui lui a imposé trois mois de repos forcé, le Nayais a raté un bon tiers de la saison. Dont la double confrontation victorieuse (41-6 puis 20-0) face à Biarritz, le club dans lequel il venait de passer 10 ans.


Difficile de se remettre dans le rythme après une telle coupure. Et comme si cela ne suffisait pas, Damien Traille a raté le choc de la fin de saison face à Perpignan pour avoir écopé de trois jaunes. L’essentiel est bien sûr acquis avec cette montée. Dommage qu’il n’ait pas pu en profiter plus...

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Jacquot, la récompense

Des saisons difficiles, des mêlées chahutées, des rêves brisés, Julien Jacquot en connu plus qu’à son tour depuis son arrivée en Béarn en 2007. Le pilier gauche de la Section a su essuyer les critiques lorsque le pack palois tanguait, et il a pris toute sa part dans la réussite de son équipe cette saison.

Ses qualités sont bien connues. Très mobile, il apporte du dynamisme et des intentions de jeu à la première ligne béarnaise. Dans un cinq de devant musclé par les arrivées du talonneur Vincent Campo (lire ci-dessous) et du deuxième ligne Abdellatif Boutaty, il a pu exprimer son potentiel.


L’arrivée du manager néo-zélandais Simon Mannix semble également lui avoir faire du bien. Alors qu’il venait de vivre une saison compliquée, au cours de laquelle il avait perdu son capitanat ainsi que son statut de pilier indéboulonnable sous le feu de la concurrence de Jérémy Hurou, il a retrouvé tout son allant. Une belle récompense pour l’un des joueurs les plus anciens du vestiaire palois.

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Campo toujours en pointe

C’est au cœur de la saison, après le succès retentissant décroché face à Biarritz sur la pelouse d’Aguilera (20-0) en janvier dernier, que Joël Rey avait glissé cette petite phrase en guise d’hommage : « Si on avait eu Vincent Campo plus tôt, on aurait pu monter plus vite. » Pour ceux tentés de glisser que, en tant qu’ancien talonneur, l’entraîneur des avants palois ne peut être totalement objectif, un devoir de mémoire s’impose.

Si le Gersois a eu besoin d’un petit temps d’adaptation, il s’est rapidement révélé comme étant le parfait leader de combat que les Palois recherchaient. Teigneux, mobile, propre dans ses gestes, l’ancien joueur de Grenoble a tenu les promesses que son CV laissait entrevoir lors de son arrivée.

La renaissance de Ramsay

Revenir sur la saison de Daniel Ramsay, cela équivaut à relater l’histoire d’une renaissance. C’est la troisième saison du deuxième ligne néo-zélandais en Béarn, et on ne peut pas dire que ces années se sont écoulées comme un long fleuve tranquille.

Mais il est incontestable qu'il vient de livrer sa meilleure copie. Utilisé en deuxième ou en troisième ligne, Daniel Ramsay donne du volume au jeu de son équipe. Cela grâce à sa capacité de déplacement, mais aussi à une technique soyeuse qui dénote à ce poste. Sans parler de sa vitesse et de sa puissance. En clair, Daniel Ramsay est l’archétype du joueur moderne.


Toutes ces qualités ne se sont pas évaporées et sont réapparues au contact de son compatriote et manager, Simon Mannix qui a glissé au tiers de la saison : « Daniel Ramsay, c’est notre meilleur joueur. » Une chose est certaine, la saison passée au cours de laquelle il avait lentement décliné suite à l’agression dont il avait été victime à Lyon est bien derrière lui.

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C'est Monsieur Coughlan

Pas de grande équipe sans grand numéro 8 a-t-on coutume de dire. Eh bien vous pouvez constater de vos yeux le résultat de l’arrivée de James Coughlan. L’Irlandais, qui a quitté la province du Munster pour suivre Simon Mannix qui s’occupait des trois-quarts chez les Munstermen, n’a pas mis longtemps à se faire une place de choix en Béarn.

 

S’il n’était pas aussi connu qu’un O’Connell, les supporteurs béarnais n’échangeraient sans doute pour rien au monde ce troisième ligne centre dont ils ont pris l’habitude de scander le nom bruyamment au Hameau.

Il faut admettre qu’il y a de quoi. James Coughlan, c’est tout simplement une assurance tout risque. Propre dans toutes ses interventions – ses en avants se comptent sur les doigts des deux mains – il a apporté son expertise, son expérience et sa puissance aux Béarnais. Sans oublier ce « figthing spirit » irlandais qu’il incarne à merveille. Un Monsieur.

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Il est resté à la Section quand la plupart de ses coéquipiers tentaient leur chance ailleurs, et c’est cette année que le Lembegeois de la Section va être récompensé de sa fidélité. Julien Fumat, après neuf saisons passées sous le maillot de l’équipe professionnelle de la Section, va enfin goûter au Top 14.

 

Et ce n’est que justice pour le capitaine béarnais tant la saison qu’il vient de réaliser est consistante. Son talent n’a jamais fait le moindre doute, il a ajouté à cela de la régularité ses derniers mois. Au point que Simon Mannix, en décembre dernier, s’est laissé aller à ce compliment rare : « On n’est jamais déçu avec lui. Comme capitaine, il est exemplaire. Découvrir un tel joueur en ProD2, ça fait plaisir. C’est un joueur de Top14, facile. C’est même un joueur de coupe d’Europe pour moi. »

 

L’arrivée d’un coéquipier tel que Damien Traille au centre lui a fait du bien. Alors on peut espérer que celle du All-Black Conrad Smith lui fasse franchir un nouveau palier. Indispensable pour exister parmi les Golgoths du Top 14.

Fumat, l'âge de la maturité

Photo David Le Deodic

Photo David Le Deodic

Photo David Le Deodic

Photo David Le Deodic

Photo David Le Deodic